roman d'amour suedois!!!

Publié le par barberylane

Editeur : Gaïa
Publication :9/6/2006
Le  Mec de la tombe d'à côté
de Katarina Mazetti


« "Amour" est le besoin de variation génétique de notre espèce, sinon il suffirait que les femelles se multiplient par parthénogenèse »



Résumé du livre

Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire de métier, et citadine pragmatique, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance. Au cimetière, elle rencontre le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que la tombe avec sa stèle tape-à-l' oeil. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, de façon assez rustique, et grâce à une bonne dose d'humour et d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il s'énerve contre la 'Crevette' qui occupe le banc au cimetière avec lui, avec son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Rien, a priori, ne rapproche ces deux-là, et pourtant, il suffira d'un sourire qui éclate simultanément sur leurs lèvres, pour qu'ils soient tous deux éblouis. C'est le début d'une histoire d'amour assez cocasse. Ils sont tout le contraire l'un de l'autre.


Vous êtes de ceux qui pensent que les histoires d'amour finissent mal, en général ?
Vous faites partie de ces gens qui répondent "non merci, très peu pour moi" lorsqu'on tente de leur fourguer des histoires à dormir debout de princes qui épousent des princesses (ensommeillées, de préférence) ? Dans ce cas, 'Le mec de la tombe d'à côté' est pour vous. Ici, Katarina Mazetti se penche sur les déshérités, les handicapés de la love story ; car entre Désirée, qui est du genre à croire que l'amour est un fleuve d'Asie qui matérialise la frontière entre la Russie et la Chine, et Benny, pour qui ce serait plutôt "je t'aime, tu m'aimes, on sème", il y a un fossé, plus grand qu'une tombe - de la taille d'un préjugé, d'un a priori. A travers la rencontre improbable de ces deux marginaux, Mazetti nous emmène, sans avoir l'air d'y toucher, vers des questions naïves, mais redoutables : l'amour est-il plus fort que l'appartenance à une classe sociale ? Le milieu dans lequel nous évoluons va-t-il jusqu'à déterminer nos futurs partenaires ? Sous le banc du cimetière où ils se rencontrent, n'est-ce pas le charnier des illusions romantiques que l'on voit apparaître ?
Certes, on pourra regretter que ce roman à deux voix soit un peu manichéen : l'auteur tente de coller aux styles particuliers de cet homme et cette femme qui se racontent à tour de rôle, mais elle ne parvient pas toujours à trouver la nuance adéquate, et sombre parfois dans la caricature. Fort heureusement, le côté fleur bleue est compensé grâce à une bonne dose d'humour et de tendresse.
Plus tous jeunes, pas très beaux, ni riches ni Prix Nobel , ils s'aiment : rien de très nouveau sous le soleil, mais un charmant Pourquoi pas nous ? au pays d'Ikéa.


Publié dans Romans étrangers

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