La charte des collections 08
Charte des collections
Ce document a été réalisé en 2003 (et revu en mars 2008) grâce aux documents disponibles en ligne sur le site de Poldoc. Merci donc aux bibliothèques de Brest, Cahors, La Rochelle... et les autres. Leurs travaux m'ont ainsi aidée dans ma réflexion et ont très largement contribué à la rédaction de cette charte des collections. J'espère que cette charte pour la bibliothèque de Saint jean du Falga , sera utile à son tour à d'autres bibliothèques et qu'elle sera allègrement « pillée »... ROUCH Valérie
Sommaire
1 Objet de la charte des collections
2 Présentation de la Bibliothèque Municipale
3 Missions de la Bibliothèque Municipale
4 Politique documentaire de la Bibliothèque Municipale
4.1 L'encyclopédisme
4.2 Accession à la pluralité des savoirs
4.3 L'actualité
4.4 Prêt et consultation sur place
4.5 Le libre accès
4.6 Audio-livres
4.7 La discothèque
4.8 Les cédéroms et DVDroms
4.9 Les périodiques
4.10 Les niveaux d'acquisitions
- Documents de vulgarisation
- Manuels scolaires et édition universitaire
- Littérature
4.11 Le fonds local
4.12 Les éliminations
4.13 Les exclusions
4.14 Les suggestions d'achats des usagers
4.15 Les dons
4.16 Les outils de sélection
4.17 Partenaires associés
4.18 Exemple de grille d'analyse des livres
4.19 Les sources d'acquisition
1. OBJET DE LA CHARTE DES COLLECTIONS
La présente charte des collections a pour objet de présenter les objectifs généraux de la bibliothèque, les grands principes de constitution des collections ainsi que leur mode d'organisation général.
Cette charte des acquisitions correspond bien aux attentes et aux objectifs de la collectivité qui décide de sa validation.
Ce document sera précisé chaque année par un plan de développement des collections établi par la bibliothécaire qui déterminera en fonction du budget, les règles d'application de la Charte des collections et les priorités à mettre en œuvre.
Un bilan de l'état des collections et des acquisitions effectuées dans l'année budgétaire sera réalisé par la bibliothécaire dans le cadre du rapport annuel.
2. PRESENTATION DE LA BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE
La bibliothèque est un service municipal. Son financement est assuré, pour l'essentiel, par le budget de la ville et dans une moindre mesure par les subventions de l'Etat et les adhésions.
Elle bénéficie de l'aide de la Bibliothèque Départementale de Prêt de l'Ariège ,qui nous prête des documents via la médiathèque de Pamiers. La BDP propose également un service régulier de réservations, d'animations, d'expositions, de prêts thématiques exceptionnels. Elle joue également un rôle de formation et de conseil en lien avec le Conseiller pour le Livre en Région.
La bibliothèque municipale est une bibliothèque publique « ouverte à tous les membres de la communauté sans distinction de race, de couleur, de nationalité, d'âge, de sexe, de religion, de langue, de situation sociale ou de niveau d'instruction » (Manifeste de l'Unesco sur les bibliothèques publique, 1972).
Par conséquent, la bibliothèque concerne aussi bien le public déjà acquis à la fréquentation des bibliothèques que le non public qu'il convient de faire venir.
Ses principes sont ceux de toute bibliothèque publique en accord avec ceux de l'Unesco, de l'IFLA, du Conseil Supérieur des bibliothèques.
3. MISSIONS DE LA BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE :
« Les collections des bibliothèques des collectivités publiques doivent être représentatives, chacune à son niveau ou dans sa spécialité, de l'ensemble des connaissances, des courants d'opinion et des productions éditoriales. Elles doivent répondre aux intérêts de tous les membres de la collectivité à desservir et de tous les courants d'opinion, dans le respect de la Constitution et des lois ». (Charte des bibliothèques adoptée par le Conseil Supérieur des Bibliothèques le 7 novembre 1991)
v La bibliothèque doit être un lieu de découverte, de rencontre, d'échanges et de convivialité dans la cité. En tant que service public, elle assume ses missions en se fondant sur des valeurs d'égalité, de laïcité et de continuité. La bibliothèque favorise la diffusion des valeurs républicaines et se fait l'écho du débat démocratique.
v La bibliothèque publique a pour mission d'entretenir et de développer la pratique de la lecture auprès des publics jeunes et adultes.
Elle encourage l'ouverture et favorise la diversité. Elle crée et renforce l'habitude de lecture dès le plus jeune âge. Elle stimule l'imagination et la créativité des enfants. Cela suppose de s'appuyer sur des collections pluralistes, de nature encyclopédique, de niveaux de lecture et de compréhension variés, régulièrement tenues à jour. Les divers fonds de la bibliothèque permettent à l'usager de se cultiver, de se distraire, de s'informer, de se former.
Elle associe des services thématiques (selon les grands domaines de la connaissance) et des services transversaux (selon les besoins spécifiques de groupes de publics).
v La bibliothèque assure l'accès aux différentes formes d'expression culturelle. Le texte, l'image et le son apportent le plaisir de la découverte et participent à l'enrichissement personnel. La bibliothèque est un lieu de diffusion et de médiation : elle contribue aussi à mettre en valeur des thématiques, des œuvres ou des auteurs peu présents dans le circuit commercial.
v La bibliothèque favorise la formation initiale et permanente et permet de mettre à jour les acquis scolaires. Dans un monde changeant où les savoirs se périment vite, la bibliothèque permet à l'usager de compléter ses connaissances. Elle accroît ainsi l'égalité des chances et encourage la promotion sociale. La bibliothèque privilégie la culture générale sous tous ses aspects y compris dans le domaine des sciences et techniques. Elle n'est donc ni une bibliothèque scolaire, ni une bibliothèque universitaire, ni une bibliothèque spécialisée.
Pour des demandes « pointues » de la part de certains usagers, la bibliothèque proposera le service de prêts entre bibliothèque (service payé directement par l'usager à la bibliothèque prêteuse). En général, en cas d'absence du document demandé dans le fonds, la bibliothèque propose des alternatives aux publics : bibliothèques du réseau , Bibliothèque Départementale de Prêt, internet...
v Les documents sont sélectionnés dans l'offre éditoriale pour leur représentativité et leur fiabilité informative. Le citoyen pourra donc s'informer sur toutes les confessions et toutes les opinions sur les questions de société. La gestion des collections (acquisitions et éliminations) est faite en fonction des priorités de la bibliothèque, de l'offre éditoriale et de la demande du public.
v Le Maire est le responsable légal des acquisitions. L'ensemble des collections et des acquisitions sont sous la responsabilité de la bibliothécaire ; le respect des objectifs d'encyclopédisme et de diversité est assuré par son professionnalisme. Cette délégation intellectuelle reconnue à la bibliothécaire écarte toute pratique de censure. Pour tout problème lié aux acquisitions on peut s'en remettre au contrôle technique de l'Etat institué par le décret 88-1037 du 09-11-1998 (art. 6).
v La bibliothèque propose l'accès gratuit aux collections. La majorité d'entre elles pourront faire l'objet d'un prêt à domicile aux abonnés à jour de leurs cotisations. Certaines seront réservées, dans une moindre mesure, à la consultation sur place exclusivement, de façon à rester disponibles en permanence pour les usagers.
v Certains services sont payants selon les modalités précisées dans le règlement adopté en Conseil Municipal (affiché dans les locaux de la bibliothèque) : prêt à domicile, photocopies, impressions, accès internet, encore que pour ce dernier cas et pour certains usages à caractères purement documentaires, il devienne envisageable d'instaurer une gratuité.
v La politique d'animation définie par la bibliothécaire est en étroite relation avec sa politique documentaire. Elle vise à promouvoir les ressources de la bibliothèque. Très sollicitée pour des expositions ou des rencontres, la bibliothèque s'efforce de répondre positivement en « adossant » sa documentation en rapport.
v La bibliothèque développe un réseau de relations avec le réseau de lecture, d'autres bibliothèques, les établissements d'enseignement, la crèche, la Bibliothèque Départementale de Prêt etc...
v L'ensemble des documents est référencé dans un catalogue informatisé qui doit répondre aux normes en vigueur (format UNIMARC, normes AFNOR) . Un des soucis de l'édification de ce catalogue doit être son accessibilité par le public.
4. POLITIQUE DOCUMENTAIRE DE LA BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE :
4.1 L'encyclopédisme :
La bibliothèque, en tant que service municipal destiné à un large public, se doit d'être encyclopédique, c'est-à-dire couvrir tous les domaines de la connaissance.
Plusieurs moyens d'approche d'un sujet doivent être possibles : ainsi la connaissance d'un pays grâce aux ouvrages et revues de tourisme peut être complétée par la géographie, l'histoire, l'ethnologie, la littérature, les recettes de cuisine, la musique...
Cette ambition encyclopédique se voit naturellement entravée par des contraintes budgétaires d'une part, par les lacunes inhérentes au monde éditorial d'autre part.
4.2 Accession à la pluralité des savoirs :
Si le rôle de la bibliothèque est bien de rassembler des savoirs, son objet premier, donc celui de sa collection, tient plus dans le rapport d'une population au savoir que dans le savoir lui-même.
L'amateur de bandes dessinées a sa vérité tout autant que l'étudiant en sciences, le bricoleur ou la personne intéressée par les relations internationales : la bibliothèque publique se basera sur l'analyse des publics concernés et visera la diversité des documents proposés.
4.3 L'actualité :
La bibliothèque se définit aussi comme bibliothèque d'actualité. Dans chaque domaine, l'actualité détermine la politique d'acquisition mais prend beaucoup plus d'importance pour les sciences et techniques, l'informatique, le droit...
Il y a risque de vieillissement rapide pour les fonds liés à l'actualité, une révision continue des fonds est nécessaire avec des éliminations régulières.
Pour les fictions et les musiques, il convient de ne pas « succomber » aux derniers documents très médiatisés : quelques semaines d'attente permettent le plus souvent d'opérer une « décantation » naturelle.
Enfin, la bibliothèque ne saurait ignorer les sollicitations extérieures liées aux commémorations et manifestations d'envergures nationale ou régionale. Célébrations nationales, thème annuel choisi pour le « Printemps des poètes », littérature du pays choisi dans le cadre des « Belles étrangères », thème « Lire en fête » choisi par l'Agence Régionale pour le livre, etc...
La bibliothèque doit aussi offrir un prolongement documentaire aux manifestations organisées dans la ville et autour de la ville : manifestations du « Réseau-lecture», manifestations départementales, etc.....
4.4 Prêt et consultation sur place :
Chaque document est acheté en un seul exemplaire et est affecté au prêt. Les dictionnaires, ouvrages de référence sont classés en usuels et consultables sur place uniquement. Certains pourront exceptionnellement être prêtés le temps d'un week-end.
Certains documents du fonds local conservé en magasin (actuellement en cours de traitement informatique) seront à consulter sur place.
4.5 Le libre accès :
Le libre accès favorise l'élargissement de la curiosité : le lecteur qui demande un document précis en trouve d'autres à proximité.
Dans le domaine de la production éditoriale contemporaine et à l'exception du fonds local, la bibliothèque n'a pas pour mission de transmettre aux générations futures la production intellectuelle de notre temps. Cette mission incombe directement à la Bibliothèque Nationale de France. L'acquisition d'un document ne se justifie par conséquent que si ce document, en terme de contenu et de présentation, a sa place en libre-accès pour une utilisation immédiate par un public suffisamment large.
Au niveau de la classification, c'est la classification de Dewey qui est utilisée. Les mises à jour régulières de cette classification nécessitent la reprise de l'indexation de certaines parties du fonds. Les fonds de la Bibliothèque Départementale de Prêt et ceux du réseau de lecture publique de la communauté de commune de Pamiers, étant intégrés informatiquement et physiquement avec ceux de la bibliothèque, la cohérence de l'indexation Dewey est en effet indispensable.(Reflexion en cours)
4.6 Audio-livres : Mise en place et achats prévus pour 2009
Pour les mal ou non-voyants, des textes contemporains enregistrés permettent de connaître des auteurs et complètent la collection de livres en gros caractères. Pour des raisons de conservation, le support disque-compact est privilégié.
4.7 La discothèque :
A l'heure actuelle la bibliothèque achète uniquement des CD et livres musicaux à destination des enfants , et développe également un fonds contes audio, tout public. Le prêt de CD adultes est en cours de négociations pour les bibliothèques de réseau, en ayant fait la demande.
4.8 Les cédéroms et DVDroms :
En l'absence de ligne budgétaire spécifique, il n'y a pas d'achat de ce type de document.
4.9 Les périodiques :
La bibliothèque propose une vingtaine d'abonnements répartis entre les sections adultes, jeunesse. . Pour des raisons budgétaires, nous ne pouvons proposer qu'un seul quotidien : « La Dépêche».
La durée de conservation des périodiques est modulée en fonction des différents critères retenus pour chaque secteur : contenu intellectuel du périodique, obsolescence plus ou moins rapide, fréquence d'utilisation.
La mission d'une petite bibliothèque publique n'est pas la conservation, des bibliothèques plus importantes s'en chargent.
Périodiques conservés en accès direct de 1 mois (quotidien) à 1 an (mensuel)
Certains titres sont conservés en réserve depuis le début de l'abonnement : Géo , Je Bouquine, la plupart des revues professionnelles ainsi que tous les périodiques du fonds local.
D'autres titres sont conservés en réserve de 2 à 5 ans : art et décoration, elle cuisine, marie claire idées.
4.10 Les niveaux d'acquisitions :
La politique d'acquisition assure la présence des documents répondant aux objectifs généraux décrits ci-dessus et traduit la priorité accordée à la vulgarisation.
- Documents de vulgarisation :
Sur le plan documentaire une attention particulière sera portée aux ouvrages et documents de sensibilisation et de vulgarisation ou de synthèse, aux guides pratiques, aux beaux livres ou aux livres comportant une illustration de qualité. Il conviendra d'être attentif à la lisibilité des documents par le grand public car « ce qui se conçoit bien s'énonce clairement ». En outre, en termes de contenu, un contrôle devra être exercé sur la qualité de la vulgarisation et en particulier sur l'exactitude des informations contenues dans ces documents.
Les niveaux d'acquisitions de la bibliothèque du Saint jean du falga se situent dans les niveaux 2 et 3. Ils ont été déterminés d'après l'ouvrage de Bertrand Calenge : « Conduire une politique documentaire ».
Niveau 2 : Amateurs débutants et niveau de vulgarisation ordinaire.
Niveau 3 : Amateurs confirmés et niveau lycée et 1er cycle universitaire.
- Manuels scolaires et édition universitaire :
Dans certaines disciplines, il existe peu (ou il n'existe pas) d'ouvrages de synthèse ou de vulgarisation accessible à tout public. On supplée par des ouvrages paraissant dans le créneau de l'édition universitaire (exemple : la linguistique). Les manuels scolaires peuvent exceptionnellement combler certaines lacunes de la production éditoriale. Il est à noter que l'on a pu observer une certaine progression du niveau de culture générale et compte tenu de l' évolution des modes d'édition et de diffusion, certaines collections de livres d'abord destinées à des publics spécialisés atteignent désormais le grand public (citons par exemple les collections « Terre humaine » ou « Pluriel).
Les collections type « profil d'une œuvre » seront écartées. On invitera plutôt les lycéens à effectuer des recherches documentaires originales dans les dictionnaires et ouvrages encyclopédiques généraux ou spécialisés. Quant aux éditions de textes de base on proscrira les éditions de textes tronqués pour proposer des textes intégraux enrichis de commentaires.
- Littérature :
La bibliothèque offrira au public le choix le plus large possible d'ouvrages littéraires, aussi bien en matière d'auteurs classiques français ou étrangers qu'en matière de création contemporaine, en présentant un éventail très large de la production littéraire allant de la tradition à l'innovation que ce soit dans les formes littéraires ou dans les modes d'écriture. L'innovation d'hier devenant la tradition d'aujourd'hui et l'innovation d'aujourd'hui pouvant devenir la tradition de demain, un équilibre sera recherché entre classicisme et avant-garde.
Il est vrai que l'attente du public le plus large va plutôt vers le classicisme, mais la curiosité d'une partie non négligeable du public ainsi que l'exigence culturelle, impliquent également la présence dans les collections d'une littérature plus originale dès lors que le critère de lisibilité est bien respecté.
Dans des genres particulièrement recherchés du public tels que le roman policier et la science-fiction, c'est également le critère de la qualité qui s'appliquera pleinement.
Pour ce qui est du roman « sentimental », les ouvrages issus des collections type « Harlequin » ne seront pas achetés. On achètera plutôt chez des éditeurs tels que « Presses de la Cité » ou « Belfond » qui offrent de nombreux titres « de divertissement » dans leurs catalogues.
Parce que ce secteur de la bibliothèque connaît un succès mitigé (et parce que le budget ne peut pas permettre toutes les acquisitions), les ouvrages en langues étrangères ne seront pas achetés. Il est à noter que la bibliothèque bénéficie de dons réguliers et intéressants dans ce domaine qui continue ainsi à s'enrichir.
4.11 Le fonds local :
La bibliothèque constituera un patrimoine local (fonds local) d'ambition en priorité cantonale en visant l'exhaustivité (les missions patrimoniales géographiquement plus étendues -fonds Ariège- étant assurées par la BDP09). Elle pourra acquérir des thèses ou autres documents de niveau universitaire.
4.12 Les éliminations :
Les collections sont régulièrement renouvelées par des acquisitions et des éliminations afin de maintenir le caractère attractif, la fiabilité de l'information ainsi que pour des raisons matérielles (espace). L'obsolescence d'un document intervient à un rythme variable. En ce qui concerne le travail d'élimination, la bibliothécaire pourra être aidée par les bibliothécaires de la BDP et bénéficiera ainsi de leur expérience particulière en ce domaine.
Certains ouvrages pourront être transférés provisoirement en magasin, d'autres seront vendus à l'occasion de brocantes auxquelles participe la bibliothèque, d'autres détruits. Dans ces deux derniers cas une délibération du Conseil Municipal sera nécessaire.
Un récolement général devra s'effectuer tous les trois ans et nécessitera certainement la fermeture au public de la bibliothèque .Le dernier datant del'ouverture, mars 2007 , date d'informatisation du fonds.
4.13 Les exclusions :
Le respect des lois et de l'esprit des lois peut fonder et justifier une pratique d'exclusion dans l'acquisition de certains ouvrages. La loi du 1er juillet 1972 qui modifie la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 institue ainsi le délit de provocation « à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une race ou une religion déterminée ». La loi dite « Gayssot » du 12 juillet 1990 avait établi quant à elle le délit de « négationnisme » c'est-à-dire de contestation des génocides ou crimes contre l'humanité définis par une convention des Nations Unies datée de décembre 1948. Par conséquent, ces types d'ouvrages seront exclus des collections en libre-accès. Ce qui s'applique au domaine de la presse, particulièrement protégée en matière de liberté d'expression, doit également s'appliquer au domaine du livre, de l'audiovisuel ou du multimédia pour fonder sur le plan déontologique des critères d'acquisition et d'exclusion s'appliquant aux professionnels des bibliothèques. Les ouvrages de simple propagande sans contenu documentaire réel seront également exclus.
La même réserve devra s'appliquer au domaine littéraire dès lors que l'idéologie exprimée dans une œuvre contrevient aux principes moraux protégés par la loi régissant la liberté de la presse. En outre, afin de ne pas favoriser des pratiques dangereuses pour la vie humaine, l'acquisition de documents émanant de sectes, ouvrages de sorcellerie, livres fournissant de véritables recettes pour l'usage de la drogue ou la mise en œuvre du suicide seront exclus.
Enfin dans des domaines comme la littérature, la bande dessinée, la photographie ou le cinéma, on s'efforcera de distinguer érotisme et pornographie. On pourra s'inspirer des réflexions de l'écrivain Octavio Paz (prix Nobel de littérature 1990) dans son ouvrage « La flamme double, amour et érotisme ».- Gallimard, 1993. On pourra considérer que la pornographie en reste au stade de la reproduction d'une mécanique des sexes alors que l'érotisme introduit la dimension de l'imaginaire : « l'imagination y prend corps et les corps y deviennent des images ». Nous passons ainsi du stade de la reproduction au stade de la représentation artistique et de la création. Dans le domaine de l'érotisme comme en tout autre domaine, le critère de qualité artistique ou littéraire sera donc par conséquent déterminant dans les choix d'acquisition.
Au même titre que la pornographie, on évitera toute représentation complaisante de la violence dans les collections de la bibliothèque.
4.14 Suggestions d'achat des usagers :
La bibliothèque associe ses usagers à son fonctionnement et son évolution par le biais du cahier de suggestions. Les demandes exprimées par les usagers constituent une indication ; elles n'alimentent pas un service personnalisé. Elles ne devront pas faire l'objet d'achats systématiques et devront être examinées en tenant compte de la politique d'acquisition définie par la présente charte.
4.15 Dons :
Les dons sont acceptés sans contrepartie. La bibliothécaire se réserve le droit de les refuser. En cas d'acceptation elle informe le donateur que les ouvrages pourront être orientés vers d'autres lieux, stockeés en réserve, ou mis de côté pour la brocante, voire même détruits.
La bibliothécaire s'attache à appliquer à ces dons les mêmes critères de sélection qui interviennent pour les acquisitions à titre onéreux, ceci afin de ne pas nuire à la cohérence des fonds.
4.16 Outils de sélection :
« Pages des libraires », « Le magazine littéraire » représentent des outils de base. Les autres revues professionnelles utilisées sont « Le Matricule des anges », « Télérama », « La revue des livres pour enfants », « Citrouille », « Lecture-jeune ». Sont également utilisées les nombreuses bibliographies incluses dans les revues destinées au public : « Science et avenir », « L'Histoire », « Images Doc ».
Les catalogues d'éditeurs, des bibliographies disponibles dans le fonds professionnel de la BDP09, des sites internet spécialisés tels que « Ricochet », « La joie de lire », les choix en librairie avec consultation des ouvrages... apportent de précieux compléments d'information.
4.17 Exemple de grille d'analyse des livres :
Notion d'autorité :
- Quelle est la réputation de l'auteur ou du créateur ?
- Quelle est la réputation de l'éditeur ?
- Quelle est la réputation de la collection ?
Exactitude :
D'après les sources qui présentent le document :
- L'information donnée semble-t-elle exacte ?
- Quel est le degré de fraîcheur des informations ?
- Dans les éditions revues, quelle part de révision a-t-elle été apportée ?
Honnêteté intellectuelle :
- Impartialité/partialité : toutes les facettes de la question sont-elles présentées honnêtement, ou y a t-il des aspects tendancieux, des partis pris revendiqués.
Point de vue :
- L'ensemble des aspects a-t-il été abordé, ou certains sont-ils survolés, négligés ou volontairement absents selon les volontés de l'auteur ?
Pertinence et niveaux de lecture :
- Degré d'approfondissement : l'œuvre va-t-elle en profondeur, ou reste-t-elle superficielle ?
Adaptation générale :
- L'œuvre est-elle présentée à un niveau accessible aux usagers souhaités (vocabulaire, lisibilité)
- La longueur du texte est-elle adéquate ?
- L'usager peut-il être découragé ?
Pertinence :
- L'œuvre est-elle en rapport avec le savoir et l'expérience des usagers ?
- Les informations seront-elles utiles pour les besoins manifestés par les usagers ?
Style et organisation de l'œuvre :
- Le style est-il compréhensible pour les usagers souhaités ?
- L'œuvre s'articule-t-elle de façon logique ?
- Le document comprend-il des bibliographies, index, notes, appendices, modes d'utilisation pour les supports joints ?
Caractéristiques physiques :
- Quelle fiabilité de reproduction peut-être accordée aux illustrations, images, sons ?
- Typographie, papier, reliure, support
- Document attractif, facile à utiliser, à réparer
- Durée de vie matérielle prévisible.
Rapport avec les collections de la bibliothèque :
- Comment le document s'intègrera-t-il dans les collections existantes ?
- Quelle est la fréquence prévisible d'usage de ce document ?
Coût :
- Y a-t-il un document moins coûteux qui aurait un usage semblable ?
- Quel est son degré d'obsolescence ?
- Ce support est-il fiable sur le marché ?
4.18 Les sources d'acquisitions :
- Les livres :
La fourniture et la livraison de livres pour la bibliothèque de Saint Jean du Falga fait l'objet d'une consultation passée selon la procédure adaptée (article 28 du Code des marchés publics). Le marché en cours (année 2007) est renouvelable 3 fois.
Les acquisitions sont pratiquées dans la mesure du possible auprès des librairies locales.
Certains ouvrages en gros caractères indisponibles dans le réseau de la librairie sont achetés directement chez les éditeurs.
Certains ouvrages de référence ou œuvres complètes éditées dans des collections « fragiles » (Bouquins, Omnibus, Intégrale du Masque etc...) trouveront une reliure belle et solide chez Biblioteca.
Les sociétés fournissant des livres neufs à prix réduits peuvent être ponctuellement sollicitées, notamment lors des réassorts ainsi que divers éditeurs diffusant leur catalogue auprès des bibliothèques uniquement (Ed. Grandir). Les ouvrages jeunesse sont achetés à la librairie Le gué aux biches , à Montauban ,( librairie itinérante travaillant déjà avec la BDP).
« L'important n'est pas seulement le titre en lui-même, mais sa capacité à offrir des passerelles vers d'autres lectures »« Acquérir, c'est oser des propositions, des rapprochements, des itinéraires parfois surprenants. »Bertrand Calenge, conservateur général des bibliothèques. Il a dirigé des bibliothèques départementales et a été chef du Département des bibliothèques au ministère de la Culture. Il a créé l'Institut de Formation des Bibliothécaires.
CHARTE DES COLLECTIONS
BIBLIOTHEQUE DE SAINT JEAN DU FALGA
ANNEE 2008
Ce document a été réalisé en 2003 (et revu en mars 2008) grâce aux documents disponibles en ligne sur le site de Poldoc. Merci donc aux bibliothèques de Brest, Cahors, La Rochelle... et les autres. Leurs travaux m'ont ainsi aidée dans ma réflexion et ont très largement contribué à la rédaction de cette charte des collections. J'espère que cette charte pour la bibliothèque de Saint jean du Falga , sera utile à son tour à d'autres bibliothèques et qu'elle sera allègrement « pillée »... ROUCH Valérie
Sommaire
1 Objet de la charte des collections
2 Présentation de la Bibliothèque Municipale
3 Missions de la Bibliothèque Municipale
4 Politique documentaire de la Bibliothèque Municipale
4.1 L'encyclopédisme
4.2 Accession à la pluralité des savoirs
4.3 L'actualité
4.4 Prêt et consultation sur place
4.5 Le libre accès
4.6 Audio-livres
4.7 La discothèque
4.8 Les cédéroms et DVDroms
4.9 Les périodiques
4.10 Les niveaux d'acquisitions
- Documents de vulgarisation
- Manuels scolaires et édition universitaire
- Littérature
4.11 Le fonds local
4.12 Les éliminations
4.13 Les exclusions
4.14 Les suggestions d'achats des usagers
4.15 Les dons
4.16 Les outils de sélection
4.17 Partenaires associés
4.18 Exemple de grille d'analyse des livres
4.19 Les sources d'acquisition
1. OBJET DE LA CHARTE DES COLLECTIONS
La présente charte des collections a pour objet de présenter les objectifs généraux de la bibliothèque, les grands principes de constitution des collections ainsi que leur mode d'organisation général.
Cette charte des acquisitions correspond bien aux attentes et aux objectifs de la collectivité qui décide de sa validation.
Ce document sera précisé chaque année par un plan de développement des collections établi par la bibliothécaire qui déterminera en fonction du budget, les règles d'application de la Charte des collections et les priorités à mettre en œuvre.
Un bilan de l'état des collections et des acquisitions effectuées dans l'année budgétaire sera réalisé par la bibliothécaire dans le cadre du rapport annuel.
2. PRESENTATION DE LA BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE
La bibliothèque est un service municipal. Son financement est assuré, pour l'essentiel, par le budget de la ville et dans une moindre mesure par les subventions de l'Etat et les adhésions.
Elle bénéficie de l'aide de la Bibliothèque Départementale de Prêt de l'Ariège ,qui nous prête des documents via la médiathèque de Pamiers. La BDP propose également un service régulier de réservations, d'animations, d'expositions, de prêts thématiques exceptionnels. Elle joue également un rôle de formation et de conseil en lien avec le Conseiller pour le Livre en Région.
La bibliothèque municipale est une bibliothèque publique « ouverte à tous les membres de la communauté sans distinction de race, de couleur, de nationalité, d'âge, de sexe, de religion, de langue, de situation sociale ou de niveau d'instruction » (Manifeste de l'Unesco sur les bibliothèques publique, 1972).
Par conséquent, la bibliothèque concerne aussi bien le public déjà acquis à la fréquentation des bibliothèques que le non public qu'il convient de faire venir.
Ses principes sont ceux de toute bibliothèque publique en accord avec ceux de l'Unesco, de l'IFLA, du Conseil Supérieur des bibliothèques.
3. MISSIONS DE LA BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE :
« Les collections des bibliothèques des collectivités publiques doivent être représentatives, chacune à son niveau ou dans sa spécialité, de l'ensemble des connaissances, des courants d'opinion et des productions éditoriales. Elles doivent répondre aux intérêts de tous les membres de la collectivité à desservir et de tous les courants d'opinion, dans le respect de la Constitution et des lois ». (Charte des bibliothèques adoptée par le Conseil Supérieur des Bibliothèques le 7 novembre 1991)
v La bibliothèque doit être un lieu de découverte, de rencontre, d'échanges et de convivialité dans la cité. En tant que service public, elle assume ses missions en se fondant sur des valeurs d'égalité, de laïcité et de continuité. La bibliothèque favorise la diffusion des valeurs républicaines et se fait l'écho du débat démocratique.
v La bibliothèque publique a pour mission d'entretenir et de développer la pratique de la lecture auprès des publics jeunes et adultes.
Elle encourage l'ouverture et favorise la diversité. Elle crée et renforce l'habitude de lecture dès le plus jeune âge. Elle stimule l'imagination et la créativité des enfants. Cela suppose de s'appuyer sur des collections pluralistes, de nature encyclopédique, de niveaux de lecture et de compréhension variés, régulièrement tenues à jour. Les divers fonds de la bibliothèque permettent à l'usager de se cultiver, de se distraire, de s'informer, de se former.
Elle associe des services thématiques (selon les grands domaines de la connaissance) et des services transversaux (selon les besoins spécifiques de groupes de publics).
v La bibliothèque assure l'accès aux différentes formes d'expression culturelle. Le texte, l'image et le son apportent le plaisir de la découverte et participent à l'enrichissement personnel. La bibliothèque est un lieu de diffusion et de médiation : elle contribue aussi à mettre en valeur des thématiques, des œuvres ou des auteurs peu présents dans le circuit commercial.
v La bibliothèque favorise la formation initiale et permanente et permet de mettre à jour les acquis scolaires. Dans un monde changeant où les savoirs se périment vite, la bibliothèque permet à l'usager de compléter ses connaissances. Elle accroît ainsi l'égalité des chances et encourage la promotion sociale. La bibliothèque privilégie la culture générale sous tous ses aspects y compris dans le domaine des sciences et techniques. Elle n'est donc ni une bibliothèque scolaire, ni une bibliothèque universitaire, ni une bibliothèque spécialisée.
Pour des demandes « pointues » de la part de certains usagers, la bibliothèque proposera le service de prêts entre bibliothèque (service payé directement par l'usager à la bibliothèque prêteuse). En général, en cas d'absence du document demandé dans le fonds, la bibliothèque propose des alternatives aux publics : bibliothèques du réseau , Bibliothèque Départementale de Prêt, internet...
v Les documents sont sélectionnés dans l'offre éditoriale pour leur représentativité et leur fiabilité informative. Le citoyen pourra donc s'informer sur toutes les confessions et toutes les opinions sur les questions de société. La gestion des collections (acquisitions et éliminations) est faite en fonction des priorités de la bibliothèque, de l'offre éditoriale et de la demande du public.
v Le Maire est le responsable légal des acquisitions. L'ensemble des collections et des acquisitions sont sous la responsabilité de la bibliothécaire ; le respect des objectifs d'encyclopédisme et de diversité est assuré par son professionnalisme. Cette délégation intellectuelle reconnue à la bibliothécaire écarte toute pratique de censure. Pour tout problème lié aux acquisitions on peut s'en remettre au contrôle technique de l'Etat institué par le décret 88-1037 du 09-11-1998 (art. 6).
v La bibliothèque propose l'accès gratuit aux collections. La majorité d'entre elles pourront faire l'objet d'un prêt à domicile aux abonnés à jour de leurs cotisations. Certaines seront réservées, dans une moindre mesure, à la consultation sur place exclusivement, de façon à rester disponibles en permanence pour les usagers.
v Certains services sont payants selon les modalités précisées dans le règlement adopté en Conseil Municipal (affiché dans les locaux de la bibliothèque) : prêt à domicile, photocopies, impressions, accès internet, encore que pour ce dernier cas et pour certains usages à caractères purement documentaires, il devienne envisageable d'instaurer une gratuité.
v La politique d'animation définie par la bibliothécaire est en étroite relation avec sa politique documentaire. Elle vise à promouvoir les ressources de la bibliothèque. Très sollicitée pour des expositions ou des rencontres, la bibliothèque s'efforce de répondre positivement en « adossant » sa documentation en rapport.
v La bibliothèque développe un réseau de relations avec le réseau de lecture, d'autres bibliothèques, les établissements d'enseignement, la crèche, la Bibliothèque Départementale de Prêt etc...
v L'ensemble des documents est référencé dans un catalogue informatisé qui doit répondre aux normes en vigueur (format UNIMARC, normes AFNOR) . Un des soucis de l'édification de ce catalogue doit être son accessibilité par le public.
4. POLITIQUE DOCUMENTAIRE DE LA BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE :
4.1 L'encyclopédisme :
La bibliothèque, en tant que service municipal destiné à un large public, se doit d'être encyclopédique, c'est-à-dire couvrir tous les domaines de la connaissance.
Plusieurs moyens d'approche d'un sujet doivent être possibles : ainsi la connaissance d'un pays grâce aux ouvrages et revues de tourisme peut être complétée par la géographie, l'histoire, l'ethnologie, la littérature, les recettes de cuisine, la musique...
Cette ambition encyclopédique se voit naturellement entravée par des contraintes budgétaires d'une part, par les lacunes inhérentes au monde éditorial d'autre part.
4.2 Accession à la pluralité des savoirs :
Si le rôle de la bibliothèque est bien de rassembler des savoirs, son objet premier, donc celui de sa collection, tient plus dans le rapport d'une population au savoir que dans le savoir lui-même.
L'amateur de bandes dessinées a sa vérité tout autant que l'étudiant en sciences, le bricoleur ou la personne intéressée par les relations internationales : la bibliothèque publique se basera sur l'analyse des publics concernés et visera la diversité des documents proposés.
4.3 L'actualité :
La bibliothèque se définit aussi comme bibliothèque d'actualité. Dans chaque domaine, l'actualité détermine la politique d'acquisition mais prend beaucoup plus d'importance pour les sciences et techniques, l'informatique, le droit...
Il y a risque de vieillissement rapide pour les fonds liés à l'actualité, une révision continue des fonds est nécessaire avec des éliminations régulières.
Pour les fictions et les musiques, il convient de ne pas « succomber » aux derniers documents très médiatisés : quelques semaines d'attente permettent le plus souvent d'opérer une « décantation » naturelle.
Enfin, la bibliothèque ne saurait ignorer les sollicitations extérieures liées aux commémorations et manifestations d'envergures nationale ou régionale. Célébrations nationales, thème annuel choisi pour le « Printemps des poètes », littérature du pays choisi dans le cadre des « Belles étrangères », thème « Lire en fête » choisi par l'Agence Régionale pour le livre, etc...
La bibliothèque doit aussi offrir un prolongement documentaire aux manifestations organisées dans la ville et autour de la ville : manifestations du « Réseau-lecture», manifestations départementales, etc.....
4.4 Prêt et consultation sur place :
Chaque document est acheté en un seul exemplaire et est affecté au prêt. Les dictionnaires, ouvrages de référence sont classés en usuels et consultables sur place uniquement. Certains pourront exceptionnellement être prêtés le temps d'un week-end.
Certains documents du fonds local conservé en magasin (actuellement en cours de traitement informatique) seront à consulter sur place.
4.5 Le libre accès :
Le libre accès favorise l'élargissement de la curiosité : le lecteur qui demande un document précis en trouve d'autres à proximité.
Dans le domaine de la production éditoriale contemporaine et à l'exception du fonds local, la bibliothèque n'a pas pour mission de transmettre aux générations futures la production intellectuelle de notre temps. Cette mission incombe directement à la Bibliothèque Nationale de France. L'acquisition d'un document ne se justifie par conséquent que si ce document, en terme de contenu et de présentation, a sa place en libre-accès pour une utilisation immédiate par un public suffisamment large.
Au niveau de la classification, c'est la classification de Dewey qui est utilisée. Les mises à jour régulières de cette classification nécessitent la reprise de l'indexation de certaines parties du fonds. Les fonds de la Bibliothèque Départementale de Prêt et ceux du réseau de lecture publique de la communauté de commune de Pamiers, étant intégrés informatiquement et physiquement avec ceux de la bibliothèque, la cohérence de l'indexation Dewey est en effet indispensable.(Reflexion en cours)
4.6 Audio-livres : Mise en place et achats prévus pour 2009
Pour les mal ou non-voyants, des textes contemporains enregistrés permettent de connaître des auteurs et complètent la collection de livres en gros caractères. Pour des raisons de conservation, le support disque-compact est privilégié.
4.7 La discothèque :
A l'heure actuelle la bibliothèque achète uniquement des CD et livres musicaux à destination des enfants , et développe également un fonds contes audio, tout public. Le prêt de CD adultes est en cours de négociations pour les bibliothèques de réseau, en ayant fait la demande.
4.8 Les cédéroms et DVDroms :
En l'absence de ligne budgétaire spécifique, il n'y a pas d'achat de ce type de document.
4.9 Les périodiques :
La bibliothèque propose une vingtaine d'abonnements répartis entre les sections adultes, jeunesse. . Pour des raisons budgétaires, nous ne pouvons proposer qu'un seul quotidien : « La Dépêche».
La durée de conservation des périodiques est modulée en fonction des différents critères retenus pour chaque secteur : contenu intellectuel du périodique, obsolescence plus ou moins rapide, fréquence d'utilisation.
La mission d'une petite bibliothèque publique n'est pas la conservation, des bibliothèques plus importantes s'en chargent.
Périodiques conservés en accès direct de 1 mois (quotidien) à 1 an (mensuel)
Certains titres sont conservés en réserve depuis le début de l'abonnement : Géo , Je Bouquine, la plupart des revues professionnelles ainsi que tous les périodiques du fonds local.
D'autres titres sont conservés en réserve de 2 à 5 ans : art et décoration, elle cuisine, marie claire idées.
4.10 Les niveaux d'acquisitions :
La politique d'acquisition assure la présence des documents répondant aux objectifs généraux décrits ci-dessus et traduit la priorité accordée à la vulgarisation.
- Documents de vulgarisation :
Sur le plan documentaire une attention particulière sera portée aux ouvrages et documents de sensibilisation et de vulgarisation ou de synthèse, aux guides pratiques, aux beaux livres ou aux livres comportant une illustration de qualité. Il conviendra d'être attentif à la lisibilité des documents par le grand public car « ce qui se conçoit bien s'énonce clairement ». En outre, en termes de contenu, un contrôle devra être exercé sur la qualité de la vulgarisation et en particulier sur l'exactitude des informations contenues dans ces documents.
Les niveaux d'acquisitions de la bibliothèque du Saint jean du falga se situent dans les niveaux 2 et 3. Ils ont été déterminés d'après l'ouvrage de Bertrand Calenge : « Conduire une politique documentaire ».
Niveau 2 : Amateurs débutants et niveau de vulgarisation ordinaire.
Niveau 3 : Amateurs confirmés et niveau lycée et 1er cycle universitaire.
- Manuels scolaires et édition universitaire :
Dans certaines disciplines, il existe peu (ou il n'existe pas) d'ouvrages de synthèse ou de vulgarisation accessible à tout public. On supplée par des ouvrages paraissant dans le créneau de l'édition universitaire (exemple : la linguistique). Les manuels scolaires peuvent exceptionnellement combler certaines lacunes de la production éditoriale. Il est à noter que l'on a pu observer une certaine progression du niveau de culture générale et compte tenu de l' évolution des modes d'édition et de diffusion, certaines collections de livres d'abord destinées à des publics spécialisés atteignent désormais le grand public (citons par exemple les collections « Terre humaine » ou « Pluriel).
Les collections type « profil d'une œuvre » seront écartées. On invitera plutôt les lycéens à effectuer des recherches documentaires originales dans les dictionnaires et ouvrages encyclopédiques généraux ou spécialisés. Quant aux éditions de textes de base on proscrira les éditions de textes tronqués pour proposer des textes intégraux enrichis de commentaires.
- Littérature :
La bibliothèque offrira au public le choix le plus large possible d'ouvrages littéraires, aussi bien en matière d'auteurs classiques français ou étrangers qu'en matière de création contemporaine, en présentant un éventail très large de la production littéraire allant de la tradition à l'innovation que ce soit dans les formes littéraires ou dans les modes d'écriture. L'innovation d'hier devenant la tradition d'aujourd'hui et l'innovation d'aujourd'hui pouvant devenir la tradition de demain, un équilibre sera recherché entre classicisme et avant-garde.
Il est vrai que l'attente du public le plus large va plutôt vers le classicisme, mais la curiosité d'une partie non négligeable du public ainsi que l'exigence culturelle, impliquent également la présence dans les collections d'une littérature plus originale dès lors que le critère de lisibilité est bien respecté.
Dans des genres particulièrement recherchés du public tels que le roman policier et la science-fiction, c'est également le critère de la qualité qui s'appliquera pleinement.
Pour ce qui est du roman « sentimental », les ouvrages issus des collections type « Harlequin » ne seront pas achetés. On achètera plutôt chez des éditeurs tels que « Presses de la Cité » ou « Belfond » qui offrent de nombreux titres « de divertissement » dans leurs catalogues.
Parce que ce secteur de la bibliothèque connaît un succès mitigé (et parce que le budget ne peut pas permettre toutes les acquisitions), les ouvrages en langues étrangères ne seront pas achetés. Il est à noter que la bibliothèque bénéficie de dons réguliers et intéressants dans ce domaine qui continue ainsi à s'enrichir.
4.11 Le fonds local :
La bibliothèque constituera un patrimoine local (fonds local) d'ambition en priorité cantonale en visant l'exhaustivité (les missions patrimoniales géographiquement plus étendues -fonds Ariège- étant assurées par la BDP09). Elle pourra acquérir des thèses ou autres documents de niveau universitaire.
4.12 Les éliminations :
Les collections sont régulièrement renouvelées par des acquisitions et des éliminations afin de maintenir le caractère attractif, la fiabilité de l'information ainsi que pour des raisons matérielles (espace). L'obsolescence d'un document intervient à un rythme variable. En ce qui concerne le travail d'élimination, la bibliothécaire pourra être aidée par les bibliothécaires de la BDP et bénéficiera ainsi de leur expérience particulière en ce domaine.
Certains ouvrages pourront être transférés provisoirement en magasin, d'autres seront vendus à l'occasion de brocantes auxquelles participe la bibliothèque, d'autres détruits. Dans ces deux derniers cas une délibération du Conseil Municipal sera nécessaire.
Un récolement général devra s'effectuer tous les trois ans et nécessitera certainement la fermeture au public de la bibliothèque .Le dernier datant del'ouverture, mars 2007 , date d'informatisation du fonds.
4.13 Les exclusions :
Le respect des lois et de l'esprit des lois peut fonder et justifier une pratique d'exclusion dans l'acquisition de certains ouvrages. La loi du 1er juillet 1972 qui modifie la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 institue ainsi le délit de provocation « à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une race ou une religion déterminée ». La loi dite « Gayssot » du 12 juillet 1990 avait établi quant à elle le délit de « négationnisme » c'est-à-dire de contestation des génocides ou crimes contre l'humanité définis par une convention des Nations Unies datée de décembre 1948. Par conséquent, ces types d'ouvrages seront exclus des collections en libre-accès. Ce qui s'applique au domaine de la presse, particulièrement protégée en matière de liberté d'expression, doit également s'appliquer au domaine du livre, de l'audiovisuel ou du multimédia pour fonder sur le plan déontologique des critères d'acquisition et d'exclusion s'appliquant aux professionnels des bibliothèques. Les ouvrages de simple propagande sans contenu documentaire réel seront également exclus.
La même réserve devra s'appliquer au domaine littéraire dès lors que l'idéologie exprimée dans une œuvre contrevient aux principes moraux protégés par la loi régissant la liberté de la presse. En outre, afin de ne pas favoriser des pratiques dangereuses pour la vie humaine, l'acquisition de documents émanant de sectes, ouvrages de sorcellerie, livres fournissant de véritables recettes pour l'usage de la drogue ou la mise en œuvre du suicide seront exclus.
Enfin dans des domaines comme la littérature, la bande dessinée, la photographie ou le cinéma, on s'efforcera de distinguer érotisme et pornographie. On pourra s'inspirer des réflexions de l'écrivain Octavio Paz (prix Nobel de littérature 1990) dans son ouvrage « La flamme double, amour et érotisme ».- Gallimard, 1993. On pourra considérer que la pornographie en reste au stade de la reproduction d'une mécanique des sexes alors que l'érotisme introduit la dimension de l'imaginaire : « l'imagination y prend corps et les corps y deviennent des images ». Nous passons ainsi du stade de la reproduction au stade de la représentation artistique et de la création. Dans le domaine de l'érotisme comme en tout autre domaine, le critère de qualité artistique ou littéraire sera donc par conséquent déterminant dans les choix d'acquisition.
Au même titre que la pornographie, on évitera toute représentation complaisante de la violence dans les collections de la bibliothèque.
4.14 Suggestions d'achat des usagers :
La bibliothèque associe ses usagers à son fonctionnement et son évolution par le biais du cahier de suggestions. Les demandes exprimées par les usagers constituent une indication ; elles n'alimentent pas un service personnalisé. Elles ne devront pas faire l'objet d'achats systématiques et devront être examinées en tenant compte de la politique d'acquisition définie par la présente charte.
4.15 Dons :
Les dons sont acceptés sans contrepartie. La bibliothécaire se réserve le droit de les refuser. En cas d'acceptation elle informe le donateur que les ouvrages pourront être orientés vers d'autres lieux, stockeés en réserve, ou mis de côté pour la brocante, voire même détruits.
La bibliothécaire s'attache à appliquer à ces dons les mêmes critères de sélection qui interviennent pour les acquisitions à titre onéreux, ceci afin de ne pas nuire à la cohérence des fonds.
4.16 Outils de sélection :
« Pages des libraires », « Le magazine littéraire » représentent des outils de base. Les autres revues professionnelles utilisées sont « Le Matricule des anges », « Télérama », « La revue des livres pour enfants », « Citrouille », « Lecture-jeune ». Sont également utilisées les nombreuses bibliographies incluses dans les revues destinées au public : « Science et avenir », « L'Histoire », « Images Doc ».
Les catalogues d'éditeurs, des bibliographies disponibles dans le fonds professionnel de la BDP09, des sites internet spécialisés tels que « Ricochet », « La joie de lire », les choix en librairie avec consultation des ouvrages... apportent de précieux compléments d'information.
4.17 Exemple de grille d'analyse des livres :
Notion d'autorité :
- Quelle est la réputation de l'auteur ou du créateur ?
- Quelle est la réputation de l'éditeur ?
- Quelle est la réputation de la collection ?
Exactitude :
D'après les sources qui présentent le document :
- L'information donnée semble-t-elle exacte ?
- Quel est le degré de fraîcheur des informations ?
- Dans les éditions revues, quelle part de révision a-t-elle été apportée ?
Honnêteté intellectuelle :
- Impartialité/partialité : toutes les facettes de la question sont-elles présentées honnêtement, ou y a t-il des aspects tendancieux, des partis pris revendiqués.
Point de vue :
- L'ensemble des aspects a-t-il été abordé, ou certains sont-ils survolés, négligés ou volontairement absents selon les volontés de l'auteur ?
Pertinence et niveaux de lecture :
- Degré d'approfondissement : l'œuvre va-t-elle en profondeur, ou reste-t-elle superficielle ?
Adaptation générale :
- L'œuvre est-elle présentée à un niveau accessible aux usagers souhaités (vocabulaire, lisibilité)
- La longueur du texte est-elle adéquate ?
- L'usager peut-il être découragé ?
Pertinence :
- L'œuvre est-elle en rapport avec le savoir et l'expérience des usagers ?
- Les informations seront-elles utiles pour les besoins manifestés par les usagers ?
Style et organisation de l'œuvre :
- Le style est-il compréhensible pour les usagers souhaités ?
- L'œuvre s'articule-t-elle de façon logique ?
- Le document comprend-il des bibliographies, index, notes, appendices, modes d'utilisation pour les supports joints ?
Caractéristiques physiques :
- Quelle fiabilité de reproduction peut-être accordée aux illustrations, images, sons ?
- Typographie, papier, reliure, support
- Document attractif, facile à utiliser, à réparer
- Durée de vie matérielle prévisible.
Rapport avec les collections de la bibliothèque :
- Comment le document s'intègrera-t-il dans les collections existantes ?
- Quelle est la fréquence prévisible d'usage de ce document ?
Coût :
- Y a-t-il un document moins coûteux qui aurait un usage semblable ?
- Quel est son degré d'obsolescence ?
- Ce support est-il fiable sur le marché ?
4.18 Les sources d'acquisitions :
- Les livres :
La fourniture et la livraison de livres pour la bibliothèque de Saint Jean du Falga fait l'objet d'une consultation passée selon la procédure adaptée (article 28 du Code des marchés publics). Le marché en cours (année 2007) est renouvelable 3 fois.
Les acquisitions sont pratiquées dans la mesure du possible auprès des librairies locales.
Certains ouvrages en gros caractères indisponibles dans le réseau de la librairie sont achetés directement chez les éditeurs.
Certains ouvrages de référence ou œuvres complètes éditées dans des collections « fragiles » (Bouquins, Omnibus, Intégrale du Masque etc...) trouveront une reliure belle et solide chez Biblioteca.
Les sociétés fournissant des livres neufs à prix réduits peuvent être ponctuellement sollicitées, notamment lors des réassorts ainsi que divers éditeurs diffusant leur catalogue auprès des bibliothèques uniquement (Ed. Grandir). Les ouvrages jeunesse sont achetés à la librairie Le gué aux biches , à Montauban ,( librairie itinérante travaillant déjà avec la BDP).
« L'important n'est pas seulement le titre en lui-même, mais sa capacité à offrir des passerelles vers d'autres lectures »« Acquérir, c'est oser des propositions, des rapprochements, des itinéraires parfois surprenants. »Bertrand Calenge, conservateur général des bibliothèques. Il a dirigé des bibliothèques départementales et a été chef du Département des bibliothèques au ministère de la Culture. Il a créé l'Institut de Formation des Bibliothécaires.
CHARTE DES COLLECTIONS
BIBLIOTHEQUE DE SAINT JEAN DU FALGA
ANNEE 2008